Fatou Diop, Alima Sarr et Khady Mbaye ont en commun d’être sorties de mariages qui n’ont pas fonctionné. Dans les colonnes de L’Observateur de ce jeudi, elles pointent la stigmatisation dont elles font l’objet dans la société sénégalaise.
Fatou Diop : «Le divorce n’est pas un crime»
«Il faut qu’on arrête de discriminer les femmes divorcées. Certaines ont divorcé parce qu’elles ont souffert dans leur foyer. Mais sous nos cieux, être divorcé est vu comme une catastrophe, surtout pour une femme. Le divorce n’est pas un crime. Comme le mariage, il fait partie de la vie. Une femme reste une femme. Divorcée, mère célibataire, vierge ou non, cela ne doit pas être un alibi pour la jeter en pâture.»
Alima Sarr : «Le divorce n’est jamais un but»
«Mes parents ne m’ont pas pardonné mon divorce. Ils sont d’avis que j’aurais dû rester dans ce mariage, même si je vivais la pire des souffrances. J’ai quand même préféré partir. Les parents doivent être le primer soutien d’une femme divorcée. Ils doivent nous aider à reconstruire notre vie parce que le divorce n’est jamais un but quand on s’engage dans un mariage.»
Khady Mbaye : «Les hommes nous prennent pour des proies faciles»
«Nous sommes fatiguées de cette stigmatisation. Les hommes nous prennent pour des proies faciles. Difficile de se faire respecter quand on est une femme divorcée. On en entend de toutes sortes et on reçoit toutes sortes de propositions. Il faut avoir un mental fort et un caractère bien trempé pour s’en sortir. En plus de la stigmatisation, être divorcée avec des enfants à charge est une équation difficile à résoudre. Qu’il soit choisi ou subi, le divorce reste une étape pénible. (…) Même si une maman divorcée réussit à trouver un homme qui l’accepte telle qu’elle est avec ses enfants, il leur sera difficile de faire passer leur désir de mariage, surtout du côté de la famille de l’homme.»
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