Tête de liste majoritaire de BBY pour la mairie Fann, Point E, Amitié et par ailleurs ministre en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent (PSE), Abdou Karim Fofana a été l’invité du Jury du Dimanche (JDD). S’exprimant sur les élections locales qui se profilent à l’horizon avec, entre autres, l’arrestation de Barthélémy Dias (tête de liste de la coalition Yewwi Askan Wi pour Dakar), le choix de Diouf Sarr comme candidat de la coalition BBY pour la mairie de Dakar, il a soutenu d’emblée que la bataille de Dakar a déjà démarré. « Puisque vous voyez chaque semaine dans les rues de Dakar certains candidats qui n’ont peut-être comme argument les invectives, les muscles et les marches. Vous savez que nous sommes dans une démocratie et tout le monde sait qu’une démocratie, c’est des principes républicains. Depuis des années, une partie de notre opposition nous a habitués à des marches, des invectives et des manières de faire qui ne sont pas démocratiques. Vous voulez concourir aux suffrages des sénégalais, vous avez le temps de faire vos réunions publiques, des porte-à-porte. Moi j’en fais tous les jours, mais je prends tout le temps la peine d’informer l’autorité », a-t-il dit devant le JDD.
« Ceux qui tiennent le pouvoir municipal à Dakar se comportent comme des opposants »
Parlant justement de Barthélémy Dias, Abdou Karim Fofana a invité les sénégalais à se poser la question de savoir à quoi le sieur Barth nous a habitués ? « Est-ce qu’il nous a habitués à des promenades sans aucune violence ? Sans aucune provocation ? Moi je suis factuel. Prenez l’année 2021, vous prenez jour par jour et Barth l’a dit. Il a dit qu’il va se calmer et ça c’est un aveu. Il nous a habitués à la violence, à des invectives. La preuve ? Comment vous pouvez expliquer l’appel qu’il a lancé avant de quitter sa maison le jour de l’audience à 8 heures 30 minutes, alors qu’il sait que le procès a été renvoyé. Mais malgré tout, il mobilise tous ses amis, ses acolytes et force une marche à Dakar qui n’est pas autorisée d’ailleurs », a indiqué le ministre. Selon lui, lorsqu’une personne comme ça vous habitue à de tels actes, la police, les autorités territoriales ont le devoir et la responsabilité de prévenir tout débordement. Par ailleurs, dit-il, « on a vu au Sénégal pendant des années, des mouvements dits « citoyens » qui nous disent que tous les vendredis nous serons à telle place jusqu’à ce que le régime s’en mêle. Ce sont des attitudes antirépublicaines, des attitudes anarchistes ». Alors, vous voulez que nous soyons ceux qui permettent ces types d’agissement au Sénégal ? Je rappelle que BBY est un opposant pour ces élections locales. Mais, ce sont ceux qui tiennent le pouvoir municipal à Dakar qui se comportent comme des opposants ».
« C’est irresponsable de dire que je ne vais pas travailler avec Macky si je gagne »
S’agissant toujours des élections locales, Abdou Karim Fofana pense que : « Dakar est la capitale de l’Afrique de l’ouest donc, Dakar ne peut pas s’offrir au dernier des insulteurs ou le premier des bandeurs de muscle. C’est une attitude républicaine qui manque chez l’opposition et qui crée tout ce bruit ». Il poursuit : « je pense aussi que dans Yewwi Askan Wi il y’a un problème, des non-dits, des conflits d’intérêt, des calculs politiciens. Barth c’est la pire des choses qui peut arriver à la ville de Dakar. S’il gagnait ces élections, ça deviendrait un concurrent pour Sonko en 2024. C’est la raison pour laquelle ils ont tardé à déposer des listes. Aussi, c’est illégalement irresponsable de sa part de dire que je ne travaillerai pas avec le président de la République une fois élu maire. La collaboration pour le bonheur des sénégalais est nécessaire. »
Cheikh Moussa SARR
Abdoulaye SYLLA (photo)
21 novembre 2021