L’entrepreneur Modou Mamoune Samb, Président du Conseil d’Administration de la Socabeg est mort dimanche à Casablanca. Une courte maladie qui l’avait déjà terrassé l’a emporté provoquant une grande tristesse dans les milieux économiques sénégalais.
L’homme, déterminé et engagé, n’a évolué que dans le secteur immobilier où il s’est illustré par son sens aigu des affaires, sa ténacité et sa parfaite connaissance des forces en présence. Dès sa sortie d’université, il prend le contrepied de ses « camarades maitrisards ». Lui n’accorde pas trop d’intérêt à cette manière de faire et d’évoluer dans l’entreprise. Il choisit d’arpenter les allées de pouvoir : banques, administration, secteur parapublic, l’expression des demandes, les promoteurs immobilier et la faune des intermédiaires de tous acabits.
Habile et discret, il frappe les esprits au gré de ses rencontres professionnelles quand il aborde avec simplicité les approches de construction qui finissent par lui donner une aura. Celle-ci ira croissante. Le premier banquier à lui prêter main forte et une oreille attentive fut l’alors jeune directeur de la Banque de l’Habitat du Sénégal, Abdoul MBaye. Nous sommes vers la fin des années 80, enthousiasmantes et pleines de promesses, sur fond d’angoisses motivées par les politiques d’ajustement structurel et l’influence néfaste du FMI. Abdoul MBaye l’appuie donc et, dira-t-il, l’aide à mieux structurer son entreprise.
Socabeg prend l’envol. Progressivement, il gagne des marchés, accumule les marges et réinvestit dans les équipements lourds qui feront la différence dans le secteur très disputé de l’immobilier qui, à son tour, connaît une expansion certaine avec les nouveaux besoins : standing, luxe, impenses, environnements, exigence de qualité de vie. Jamais il ne s’est écarté de ce chemin de succès.
Grand acteur, il n’hésite pas à privilégier le social au détriment de la rentabilité si tant est que son but est de satisfaire les clients. De son vivant, il a évité les contentieux et les litiges fonciers leur préférant les arrangement à l’amiable. Cette autre approche amplifie l’aura de l’homme qui s’inspirait toujours de son guide, Cheikh Ahmadou Bamba. Il tire sa modestie de cette âme de talibè soumis aux préceptes du ndigueul dont il s’est acquitté avec foi et abnégation.
Un grand bâtisseur s’en est allé. Il laisse pour la postérité de solides acquis industriels, dont la Socabeg. A sa famille éplorée, à ses employés, à ses nombreux amis, E-Media présente ses condoléances émues et prie pour son accès à Firdawsi.
EMEDIA